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Le Jour de la Haine de Stéphane Hessel |
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Stéphane Hessel passe à la moulinette d’André Dufour. |
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Au 19ème siècle,
Karl Marx et Friedrich Engels appelaient dans leur Manifeste Communiste à «s’indigner»
du sort, effectivement peu
enviable, des ouvriers et appelaient la classe ouvrière à se mobiliser sous la
direction du Parti Communiste afin de réaliser la Révolution qui portera le
prolétariat au pouvoir. Le monde allait changer de face après avoir, du passé,
fait table rase.
Un détail de ce
Manifeste avait cependant échappé à la vigilance de la plupart des lecteurs :
La Révolution victorieuse mobilisera les ouvriers en armée du travail qui, sans
égard pour leur vie privée et affective, les enverra travailler selon les
besoins de la Révolution sur n’importe quel point du territoire, fut-il très
éloigné. Nul n’a réalisé que les travailleurs seront de ce fait beaucoup moins
libres et plus malheureux que sous le régime capitaliste, nul n’aurait cru que
cette clause portait en germe le goulag et aussi, pour créer l’Homme nouveau, les
exterminations par dizaines de millions d’êtres humains en URSS, en Chine, au
Viet-Nâm, au Cambodge, en Corée du Nord et, durant quelques années, en Afrique.
Au 20ème siècle,
le romancier britannique George Orwell décrivait dans son roman «1984» une
société totalitaire issue d’une révolution reposant sur l’inversion des valeurs
et la perversion du sens, gouvernée de main ferme par Big Brother qui, une fois
par an, appelle la population soumise et étroitement surveillée, à «s’indigner»
contre un mystérieux opposant ennemi du peuple nommé Goldstein : cette
«fête» est appelée «Journée de la Haine».
Le 21ème siècle voit se révéler un nouveau Big
Brother de la pensée orthodoxe, canalisant toutes les «Journées de la Haine»
contre une série d’iniquités, la plupart réelles, dont notre société est responsable.
Ce nouvel évangile et nouveau Manifeste Communiste appelle ceux qui veulent
bien le lire à s’indigner. L’indignation est-elle forcément une vertu en
soi ? Parfois, peut-être. Mais l’indignation est avant tout un réflexe que
les candidats dictateurs préfèrent développer chez leurs sujets, plutôt que la
réflexion, celle-ci développant l’esprit critique, chose que les autocrates détestent
au plus haut point.
Stéphane Hessel,
auteur de ces appels à l’indignation, est certes, par sa stature d’icône du
politiquement correct, trop âgé pour rêver d’une carrière de dictateur d’un
pays (Encore qu’un certain Maréchal, auréolé d’un passé militaire glorieux, et
qui avait la haine des mensonges, avait à peu près le même âge que Hessel quand
il abrogea la République pour lui substituer sa personne dont il faisait
don à la France). Vaniteux, narcissique et un tantinet mythomane, l’auteur des
indignations se contenterait, par fausse modestie, du rôle de Big Brother de la
pensée, seul à décider contre qui ou contre quoi il faut prioritairement
s’indigner. Et, comme son collègue imaginé par Orwell, il a trouvé en l’Etat
d’Israël son Goldstein. Ce petit pays hors normes polarise à lui seul toutes
les iniquités du monde.
Certes, Hessel sait
que l’iniquité règne un peu partout dans le monde, il sait, mais il est loin
d’être le premier à le dénoncer ; ils sait que la Chine à elle seule exécute chaque année,
chaque jour même, plus de condamnés à mort que l’ensemble des autres pays de la
Planète, que cette puissance occupe et colonise le Tibet, mais l’indigné ne désigne pas par «colons» les Hans qui
s’y installent massivement pour y devenir majoritaires ni n’appelle à boycotter
les produits chinois ; il ne dit mot de la tyrannie dans les Etats
arabes et de la misère de cette population dont les pays regorgent d’immenses
richesses qui ne profitent qu’aux plus riches ; il l’ignorerait peut-être
encore si les populations de ces pays n’étaient pas en train de le lui rappeler ;
mais cela ne suffit pas à cet indigné pour appeler au boycott des produits
pétroliers de ces pays. Cet homme indigné n’a pas été jusqu’à s’indigner de la
présidence de la commission des droits de l’homme de l’ONU accordée à la Libye
du terroriste Kadhafi grâce au vote favorable de la France entre autres (politique
arabe oblige) ; peut-être y voyait-il de l’humour. Il sait et le dit, son
indignation devant ces centaines de millions d’êtres humains qui essaient de
survivre au dessous du seuil de pauvreté… indignez-vous, indignez-vous… appelle-t-il.
Même si bien d’autres ne l’ont pas attendu pour dénoncer ce scandale, on en est
tout attendri.
Le monde a trouvé
son nouveau prophète, sa nouvelle icône et celle-ci nous invite à passer à
l’acte en boycottant les produits non pas de la Turquie qui occupe et colonise
la moitié de Chypre (Etat membre de l’U.E, bravo la solidarité européenne), qui
nie le génocide arménien et persécute les Kurdes jusqu’au-delà de ses
frontières ; non pas les Etats africains appauvris par la kleptomanie de
leurs gouvernements ; non pas du Sri Lanka, le sort des
Tamouls n’étant pas une raison suffisante pour se priver de thé du five o’klock.
Ce sont du reste des trop gros morceaux pour ce petit Grand Homme, c’est hors
de sa portée. Non, le seul et unique pays abritant moins d’un sur mille
habitants de la planète dont il appelle à boycotter les produits, et aussi les
échanges culturels, c’est Israël. À croire que ce «résistant» français, se
prétendant ici ou là co-auteur de la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme, s’inspire d’un précédent qu’il connaît mieux que nous pour y avoir
jadis grandi : l’Allemagne
nazie des années 30 qui imposait le boycott des entreprises juives comme «hors
d’œuvre» de la «Endlösung», c'est-à-dire la Solution Finale.
Si les Juifs
sont peut-être le «Peuple élu»,
Israël est le pays élu de la haine de Stéphane Hessel au point qu’il
déroge à ses nobles principes dès qu’il s’agit de ce pays et uniquement contre
ce pays. Cela devient chez lui une idée fixe, obsessionnelle. Par exemple, il exècre
et condamne la violence (Bravo ! Bravo !, acclament les gogos) sauf celle que les terroristes palestiniens
ou pro-palestiniens exercent contre Israël. Là il déclare les «comprendre» et donc «justifier».
Ces Juifs sont des éternels
«privilégiés» puisqu’ils sont les seuls à «mériter» les actes de terrorisme
comme ils sont seuls à devoir être boycottés. Ces ingrats n’ont-ils pas
l’impudence de se protéger contre les pogromistes et même de riposter de façon
«disproportionnée» aux attaques des «pauvres» Palestiniens ? C’est sans
doute contre nature ou du moins, contre une vieille habitude bien ancrée dans
les cultures tant chrétiennes ou issues du christianisme que musulmanes.
N’est-ce pas Le
Pen, et comment s’en étonner, qui est l’auteur de la déclaration suivante ?
«La politique d’occupation allemande
était, si on la compare par exemple avec la politique d’occupation actuelle de
la Palestine par les Israéliens, une politique relativement inoffensive, si
l’on fait abstraction d’éléments d’exception (!) comme les incarcérations, les
internements et les exécutions, ainsi que le vol d’œuvres d’art».
Eh bien, quitte
à chagriner les gogos qui se pâment devant la prose de leur icône, l’auteur de ces
lignes qui attachent plus d’importance aux tableaux volés (ils ont une valeur
marchande) qu’aux Juifs poussés dans les chambres à gaz ou mitraillés par les Einsatzkommando
(quelle est la cote d’un garçonnet juif de surcroît gazé ?) n’est autre
que l’admirable et noble vieillard Stéphane Hessel.
Ainsi, drapé de
haute moralité, d’un passé honorable et de nobles principes, il rêve, comme
tout idéologue, d’instaurer un monde parfait, une société dans laquelle nul
homme ne sera victime de l’arbitraire, de la faim, des privations, de l’absence
de soins médicaux et d’instruction. Un monde où toutes les nations vivront en
paix, un monde messianique, bref un monde sans Juifs, un monde «Judenrein»
comme on le disait dans la langue maternelle de «l’indigné», et comme cela fut
mis à exécution.
Comment en
serait-il autrement si les Juifs sont, parmi les nations, les seuls à se voir
contester le droit à un Etat, droit d’autant plus justifié qu’avant la création
de l’Etat d’Israël, ils étaient indésirables dans la plupart des Etats du monde, au point que pratiquement tous les Etats
européens occupés par l’Allemagne nazie, devançant parfois ses exigences, comme ce fut le cas de
l’Etat Français avec son Statut des Juifs, ont collaboré à leur arrestation et
les ont livrés aux camps d’extermination allemands ?
Hessel
antisémite ? Impensable, disent ses fans. N’est-il pas Juif lui même et
surtout homme de gauche ? Pour ce qui est du Juif, Hessel, né de père
allemand d’origine juive mais converti au protestantisme et de mère allemande
«pure aryenne» de religion protestante, n’a pas grand-chose de juif si ce
n’est selon les critères des nazis et du Statut des Juifs de Pétain.
Quant à la
gauche, on feint d’oublier que les propagateurs de l’antisémitisme étaient fort
nombreux et actifs tant à gauche qu’à droite. L’antisémitisme socialiste de Joseph
Proudhon, assorti de xénophobie et de machisme est bien connu, ainsi que celui
de Karl Marx, né d’une mère juive et d’un père d’origine juive converti au
protestantisme. Son livre «La question juive» ainsi que ses injures antisémites
contre ceux qui ne partageaient pas son dogme lui auraient valu, de nos jours,
maintes condamnations pénales. Alors oui, l’antisémitisme d’Hessel n’est pas si
impensable qu’on le prétend, il l’habille simplement du vocable plus
«présentable» dont Staline avait lancé la mode : antisionisme.
Alors l’«Indignez-vous»
de Hessel, c’est aussi à la mode de nos jours et comporte le même taux
d’imposture que l’appel de Stockholm lancé naguère par les Staliniens
fondateurs du Mouvement de la Paix
sous l’emblème de la colombe de Picasso, que tant d’idiots utiles signaient
et faisaient signer («si tu ne signes pas, c’est que tu veux la guerre !» me
disait-on). Les gogos d’hier vieillissent ou sont déjà morts, des nouveaux
gogos, plus jeunes les relaient. La vie et la mort continuent ainsi. Avec ou
sans Stéphane Hessel. J’attends cet enfant de la fable d’Andersen qui
s’exclamait, alors que tous les courtisans s’extasiaient sur le prétendu habit
de l’Empereur confectionné par des imposteurs «L’empereur est nu !».
© André Dufour
pour LibertyVox 
Hessel en 2009 en "séance" du "Tribunal Russel" en compagnie d'une belle brochette... 
Hessel et son "amie" Leila Shahid, petite-nièce du Grand Mufti de Jérusalem Al-Husseini... 
"Grand Tonton" passant des troupes SS musulmanes en revue.... Bon sang ne saurait mentir. Amis de la Liberté de la XVIIème chambre correctionnelle : Les illustrations et commentaires sont de la responsabilité de la Rédaction et non de l'auteur...
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